
Découvrez l'un des sept projets de recherche en cours du programme "Au fil de l'eau" : le projet ORDALY (Origine et devenir des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans une mangrove se développant en aval d’un bassin versant urbain et comparaison avec une mangrove préservée aux îles Loyautés) porté par Cyril Marchand, chercheur spécialisé dans l’étude de la mangrove à l'UNC.
Ce projet vise à quantifier les HAP (les hydrocarbures aromatiques polycycliques, des contaminants organiques dangereux pour l’homme et l’environnement) et à appréhender leur dynamique sur le littoral urbain. Ces contaminants ont été très peu étudiés en Nouvelle-Calédonie. L'accroissement de la population ainsi que le développement économique et urbain qui l’accompagne exercent une forte pression sur les écosystèmes côtiers.
Le projet ORDALY se concentre sur un écosystème bien particulier : la mangrove. Cette formation forestière littorale composée principalement de palétuviers fait face à de nombreuses pollutions, dont la pollution aux HAP.

Afin de mieux comprendre la dynamique des HAP dans la mangrove, Sarah Robin, doctorante en première année de thèse à l'UNC en biogéochimie environnementale, a mené une mission terrain le 6 mai dernier sur le site de la mangrove du Médipôle, avec plusieurs objectifs en tête :
- Etablir l’origine des HAP : pyrolytique (à partir d’une combustion) ou pétrogénique (à partir des produits pétroliers ou des dérivés des produits pétroliers) ;
- Etudier leur devenir au sein de la mangrove : établir avec quelles phases ils sont liés au sol, en quelle quantité, sur quelle profondeur, etc. ;
- Etudier leur transfert dans les palétuviers : découvrir si certaines espèces sont plus accumulatrices que d’autres, s’il existe des mécanismes d’adaptation des palétuviers face aux HAP ou encore établir le pourcentage de HAP qui sont transférés du sol vers les racines.
Pour ce faire, Sarah a notamment récolter des feuilles afin d'effectuer plusieurs analyses : teneur en métaux et en HAP (contaminants) ainsi qu’en en sucres et en lignines (une biomolécule présente principalement dans les plantes vasculaires et dans quelques algues). Ces deux derniers servent principalement à analyser la matière organique. L'objet de ses recherches : quantifier le transfert des contaminants du sol vers les racines et les feuilles de palétuviers.

Grâce à ces analyses, Sarah va pouvoir tenter de répondre à plusieurs questions : Y a-t-il des HAP qui sont plus transférés que d'autres vers les feuilles des palétuviers ? Si oui, pour quelles raisons ? Peut-on établir une corrélation entre contaminants et matière organique ?

Le projet ORDALY a débuté en mai 2021. Trois sites ont été choisis pour cette étude : le Médipôle à Dumbéa (site qui subit une pression anthropique élevée), l'anse Apogoti à Dumbéa (site qui subit une pression anthropique faible) et Ouvéa qui fait office de site de référence car il ne subit aucune pression anthropique.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur la page du projet ORDALY afin de découvrir une plus ample description du projet et du contexte dans lequel il est mené, ainsi que les méthodes utilisées par l’équipe de recherche.